CHANSONS EN BRETON SUR FEUILLES VOLANTES
Texte de la chanson Article de Musique Bretonne Sites internet sur le sujet GUERZEN BUHE HELENE JEGADEU Chanson racontant la vie et les crimes d'Helena Jégado, qui empoisonna à l'arsenic près d'une trentaine de personnes en Bretagne, entre 1833 et 1850.
Thierry Rouaud,Musique Bretonne n°156 (juillet-août 2000), http://www.dastum.com
Guerzen buhe H. Jegadeu
Portrait chanté d'une serial " killerez "
Cette chanson sur feuille volante, signée de P.-M. Jafferedo et imprimée chez Normand à Hennebont, est datée d'août 1900. Elle raconte, en 57 quatrains et en un breton populaire, la vie de l'empoisonneuse Helena Jegado. Un livre récent fait le point sur cette affaire qui passionna la Bretagne au milieu du 19' siècle.
La chanson suit, à quelques inversions près, la chronologie des faits. P.-M. Jaffredo ne fait pas partie des compositeurs majeurs de feuilles volantes en Pays vannerais. L'écart de cinquante ans avec les événements pourrait indiquer que l'auteur n'a fait que mettre en rimes un récit populaire déjà ancien ou fait imprimer ou réimprimer une chanson restée très populaire.
Hélèna Jegado fut guillotinée à Rennes en février 1852, convaincue d'avoir éliminé par l'arsenic plus d'une vingtaine de personnes. Née en 1805 à Kerhordevin en Plouhinec, près de Lorient, elle est placée jeune comme servante dans les presbytères de Bubry puis du. Seglien. En 1833, elle est engagée à Guern. En quelques mois, au presbytère, sept personnes meurent dans des souffrances terribles. L'autopsie de l'Abbé Le Drogo laisse les médecins perplexes.
Jusqu'en 184 i, Helena Jegado fait de nombreuses places à Auray, Locminé, Pontivy,Lorient, Hennebont. Chaque fois, les morts s'accumulent sur son passage. Elle est décrite comme caractérielle, ivrognesse, malpropre et chapardeuse. Cependant sa bigoterie, son dévouement auprès des mourants et l'ignorance des médecins locaux face aux symptômes de l'empoisonnement par l'arsenic suffisent, semble-t-il, à lui assurer l'impunité. En 1835, Helena fait un séjour dans un couvent d'Auray, on peut craindre le pire.... Elle se contente de quelques déprédations.
Expulsée du couvent, elle recommence à jouer avec l'arsenic dans ses places successives.
Helena Jegado est indifférente à l'âge de ses victimes. Ainsi seront entre autres empoisonnés en 1841 : Emile Jouanno, 14 ans, Marie Breger, 2 ans et demi, puis beaucoup plus tard à Rennes, Albert Rabot, 9 ans, et Joseph Ozanne, 5 ans. Si la justice la laisse en paix, la population l'accuse d'avoir le mauvais œil. Pour se défendre, elle invoque la fatalité et se surpasse dans la bigoterie.
A partir de 1841, elle se calme pour quelques années et se contente de vols. En 1849, elle arrive à Rennes et recommence de plus belle. Helena est engagée à l'hôtel du Bout du Monde, place Saint Michel. Réprimandée pour sa saleté et son goût pour la boisson, elle s'attaque sans succès aux propriétaires puis à une jeune femme de chambre qui mourra après une agonie affreuse.
En 1850, Helena entre au service de M. Bidard de La Noe, avocat et professeur de droit. Rose Tessier, sa femme de chambre, meurt quelque temps plus tard. Françoise Huriaux la remplace et doit finalement retourner chez sa mère dans un état lamentable. La jeune Rosalie Sarrazin, qui lui succède, n'en réchappera pas.
Françoise Huriaux hanbuet
En devehan e zou Rosalie
Dès ur bonheur de vont sauvet
Hi en deus bet un triste angoniMalheureusement pour Helena Jegado, les médecins et M. Bidard ont des soupçons et s'en
ouvrent au Procureur de la République. La machine judiciaire se met en marche : enquêtes, exhumation des corps, analyses chimiques, l'étau se resserre autour de la cuisinière. Des informations venant du Morbihan permettent au juge d'instruction de suivre à rebours les pratiques arsenicales d'Helena Jegado.Er blai unan a hanter cant
Durand huèh dé a viz en Avend
E zou bet nau dé audience
A zou bet puar test a puar-uighèntSon procès s'ouvre fin 1851 et attire la foule. Chacun veut voir cette domestique de Basse Bretagne, au français farci de bretonnismes, destinée par sa condition à servir des maîtres plutôt qu'à les décimer. Les experts et les nombreux témoins se succèdent, Helena nie tout en bloc. Au cours du procès se trace peut-être le premier portrait du serial killer monstre intelligent et rusé, discret et furtif, qui tue froidement, sans regrets, sans remords et sans motifs crapuleux. Son avocat, s'appuyant sur le manque de mobiles, tente sans succès de plaider l'irresponsabilité. Condamnée à mort, sa grâce est rejetée par le Prince Président. Au moment de mourir, elle fait enfin des aveux complets, indiquant que ses crimes avaient été plus nombreux que ceux découverts et qu'elle avait été initiée en 1833 à l'usage de l'arsenic par une femme de Guern.
Ur bonfam hanhuet er Maulguen
E zé liès de dy er person
E hoé é chom ar Hent Quelven
Aveit cavouet an alézonCeci ne put jamais être prouvé et Helena Jegado emporta ses secrets dans sa tombe.
Thierry Rouaud
Bibliographie
- La Jegado, Histoire de la célèbre empoisonneuse, Peter Meazey (Editions de la Plomée, Guingamp, 1999).
- Hélène Jegado, l'empoisonneuse bretonne, Pierre Bouchardon (Albin Miche4 Paris, 1937).
- Kanennou war follennou-distag e Bro-Gwened, Myriam Guillevic (Mestoniezh, Roazhon, 19971998).Guerzen Buhe HELENE JEGADEU
Cheleuet-hui Coh a Youang E Plouhinec escopty Guéned E Guern, Pondy, ag èn Alré E Sèglien guet er person Conan E guern è ty en eutru Drogeu èn durand er puar Blai arlerh d'oh è hoer è Quemer Jalousie arlehnezè moès en Drogeu en dè ma hoè madame Drogeu Goud è juste d'en eilved dè Nezè è hoè Kervinieu Guet Hèlene ean e houlennas Taulet ean ar en deilleg Er hah goudè en dès lipet Ur Bonfam hanhuet er Maulguen Hi e glasque ehuè lezeu Nezè azè er Verh Hèlene Quènteh è Chomas Clan Deu Ur lingeris e zou marhuet Hie rè d'en dud de yvet Marhuet è en eutru Drogeu En eutru Galzain a Bondy Goudè ma hoè en or Chairet En durand deu Vlai è ma bet Goudè hi e sauvas er person Deu mèdicinour a bondy Goudè meè dehoè quiteit Bubry En Oriant è ma hoah bet
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E Planvour è ma hoah bet Hineah en dès bet manquet E locgoneh è ma hoah bet Er vestrès inou è dès soignet Nezè è ma oeit ar hènt neigne Merhiet Toursaint eg Eveneu Goudè d'en dud hi è larè Azè è Commancas de lairet Ne houyè quin penaus gobèr Re Hètel èr moez è laquas Soubèn dehi è dès cherviget E Pluneret è ty er fur Er guèr a Huèned è ma bet Nezè è ma oeit Hèlene Inou è hoè ur plah youang Er Josec a guèrsulan Mès guet ur faux mouvement Goude me devoé er lipet Ur verh youang de nandèc vlai Deu zen a escopty guèned Francoise Huriaux hanhuet Aben pen dè bèt digueoret Nezè è has puar mèdecinour Durand nantec vlai pen d'er ben Er blai unan a hanter Cant Hèlen en ta zou condanet Er blacen eu nehuè amzèr De vintin de seih oer passet Chetu azé ol m'amieu |
10 Août 1900
P.-M. JAFFEREDO
Hennebont. - Imp. Ch. Normand, 4, rueTrottier
Sites webs relatifs à Hélène Jégado Dernier ouvrage publié : La Jégado, histoire de la célèbre empoisonneuse, par Peter Meazey,Editions de la Plomée, Guingamp, 1999.
Quelques adresses de sites (en anglais ) consacrés aux serial-killers. Vous constaterez qu'Helena Jégado a été largement battue par d'autres collègues...
http://serial-killers.virtualave.net/books6.htm http://www.mayhem.net/Crime/serial1.html http://www.geocities.com/SiliconValley/Orchard/2637/serial/index.html http://www.fortunecity.com/underworld/killer/86/bkfem.htm
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