Texte de la chanson Article de Musique Bretonne Sites web relatifs Chanson sur feuille volante de 1851 présentant les avantages et les inconvénients de cette nouveauté
que sont les allumettes chimiques au phosphore.....
Serge Nicolas, Musique Bretonne n°121 (Janv.-Fév. 1993) http://www.dastum.com
Depuis quelques temps, l'ambiance n'est pas très propice au tabac... Cependant, on ne doit pas oublier qu'il n'y a pas si longtemps, le tabac était un luxe et le fait de fumer, à la fois une détente et un signe d'aisance, voire d'ascension sociale. L'année 1992, qui marquait le cinquième centenaire de l'Amérique par Christophe Colomb, était aussi, il est bon de le rappeler, le cinquième centenaire de la découverte du tabac et de son introduction en Europe. Le tabac est certes un vaste sujet, légèrement en dehors de notre propos, qui mériterait bien sûr un exposé à lui tout seul, mais il touche de près au thème principal de la chanson qui nous occupe ici : le feu et les allumettes.
Vaste sujet lui aussi, le feu ; et le simple fait de tirer aujourd'hui du feu d'un simple briquet nous fait oublier quelle était la difficulté, naguère, d'obtenir du feu et de le garder, dans nos contrées comme ailleurs.
Ces précisions ont leur importance pour expliquer et comprendre le contexte qui sous-tend la feuille volante que nous présentons ci-après, Chanson nevez groet voar sujet ar Chimiq.
Quelques précisions d'abord sur le feu et les moyens de l'obtenir, ainsi que sur le tabac, dont il est également question tout au long de la chanson, le tabac. Ces précisions viennent principalement des ouvrages cités en bibliographie : principalement des dictionnaires encyclopédiques et industriels pour ce qui concerne le feu et de l'ouvrage de Jean Deunff sur les pipes et le tabac en Bretagne autrefois, consacré spécifiquement, comme son titre l'indique, au tabac et en particulier à la manufacture des Tabacs de Morlaix. On pourra se reporter avec le plus grand profit à ce dernier ouvrage. Le feu et les moyens de l'obtenir
Moyens anciens :
- Briquet à pyrite et à silex (peut remonter à l'âge de Renne).
- Briquet à friction ou à archet.
- Feux naturels chimiques ou volcaniques (pour mémoire).
- - Briquet à silex en usage en France (et ailleurs) jusqu'au dix-neuvième siècle. Rappelons au passage qu'en breton, le silex s'appelle 'mintan' ou pierre à feu. Ce briquet consiste à frotter au moyen d'une molette d'acier un fragment de pierre à fusil', produisant des étincelles enflammant une matière quelconque (amadou, charbon de bois... ) d'où la notion d'une triade indispensable : pierre à feu, briquet d'acier, amadou ou charbon de bois suffisamment sec.Moyens chimiques:
- Briquet oxygéné au chlorate potassium (Berthollet-1785)
- Briquet phosphorique (1816)
- Briquet à hydrogène de Gay-Lussac(1823)
- Le principe du briquet oxygéné et du briquet phosphorique conduit au développement de deux types d'allumettes à friction, dont les débuts remontent à 1832. Les premières étaient à phosphore blanc où les composants sont mis en contact par le frottement qui provoque l'inflammation. Deux inconvénients, majeurs, pouvaient être relevés : les allumettes phosphoriques, instables, pouvaient s'enflammer ou exploser non seulement au frottement mais aussi au choc, et projeter des éclats enflammés, d'où risque d'incendie. D'autre part, le phosphore blanc, toxique, était à l'origine d'empoisonnements accidentels ou criminels.Broca (1824-1880) avait en effet dans un mémoire à l'Académie de Médecine fait état de la "nécrose phosphorique", maladie touchant les dents et les os de la mâchoire, et ces empoisonnements que l'on peut supposer accidentels ou professionnels étaient confirmés par les statistiques sur les empoisonnements criminels ou suicidaires où les allumettes chimiques, dès le milieu du dix-neuvième siècle, prennent la troisième place après l'arsenic et les sels de cuivre.
Ces deux inconvénients, instabilité et toxicité, peuvent rappeler l'usage systématique de ces allumettes dans les fermes en Bretagne autrefois, et qui peut être encore remarqué dans d'anciennes fermes ou maisons ayant gardé les cheminées à l'ancienne mode, des boites à allumettes en métal ou en bois (bien sûr inflammable, mais plus mauvais conducteur de chaleur), souvent munies de frottoir de type émeri, donc adaptées en principe aux allumettes utilisées entre 1855 et 1890. Ces boîtes étaient pendues à proximité de la cheminée ou même à l'intérieur du manteau, à une distance suffisante du foyer quand même et à hauteur telle qu'elles ne pouvaient être attrapées par les enfants. Il y a aussi des maisons dont la construction même comportait dans le mur une niche prévue à cet effet.
En 1855 est présenté un modèle d'allumettes dites "sans soufre ni poison" qui unissent l'avantage d'être peu toxiques et de fuser sans exploser. Dites androgynes, car comportant les deux phases qui leur permettent de fuser, elles ne nécessitent que d'être frottées sur un dépoli. Ces allumettes d'abord allemandes ou autrichiennes, ou encore viennoises, sont ensuite fabriquées en France, surtout dans l'Est en raison de la proximité des bois. Cependant, dès 1845, était fabriqué en Suède (Lundstrom) un modèle d'allumettes au chlorate de potassium avec phosphore (amorphe, de couleur rouge) sur le frottoir. Ces allumettes, qui ne sont plus androgynes, ont l'avantage de ne plus être toxiques. Dites "allumettes de sûreté" ou "allumettes suédoises", elles ont vu leur usage se répandre progressivement et durablement.
Entre temps bien sûr, l'administration avait pris en charge la fabrication des allumettes et en avait fait un monopole d'État (loi du 2 août 1872), concédant la vente des allumettes aux bureaux de tabac. Ce monopole persiste actuellement sous la forme de la Société d'Exploitation Industrielle des Tabacs et Allumettes (SEITA).Le tabac
La découverte et l'introduction du tabac en Europe remonte donc à la découverte des Iles Caraïbes par Christophe Colomb en 1492. Rapidement, par le biais des marins dieppois et bretons, l'habitude de fumer la pipe s'installe (1525) L'importation du tabac par Jean Nicot est connue vers 1560, et on sait que c'est en partie Catherine de Médicis qui, utilisant le tabac pour calmer ses migraines fréquentes (?), contribua fortement à introduire le tabac dans les hautes sphères de la société française au point que le tabac, avant de prendre son nom actuel, prit un temps le nom "d'herbe à la Reine". Les contacts cosmopolites se font entre marins de nations différentes, au point que le nom portugais du tabac, "pertum", est à l'origine du nom breton du tabac, "butun", et du verbe 'butunad". Les mots français 'pétun' et 'pétuner, qui sont d'origine similaire, sont tombés en désuétude. Dès le milieu du seizième siècle, le tabac est cultivé en France.
L'importation continue néanmoins et l'État, qui a confié à la Compagnie des Indes l'exploitation du tabac, fait construire à Morlaix la première manufacture des tabacs en 1674. C'est là que sont filés, roulés et séchés les paquets de tabac appelés 'carottes, suivant leur forme. Ces 'carottes' sont vendues telles quelles, et coupées par les fumeurs eux-mêmes pour enfourner dans la pipe. Cet usage s'est perdu pour' le tabac à fumer alors qu'il a persisté pour l'usage moins répandu aujourd'hui de la chique, qui était particulièrement important chez les marins ; au point que le terme a persisté en breton pour désigner le tabac à chiquer, 'butun karot', tandis que la fameuse carotte sert toujours d'enseigne aux bureaux de tabac.En plus du tabac, il faut une pipe. Celle-ci fut appelée primitivement 'cornet', là encore sans doute à l'origine du mot breton formé au dix-septième siècle, 'korn butun', ainsi que du verbe spécifique 'kornedad' qui signifie uniquement 'fumer la pipe'.
Outre le tabac et la pipe, il faut revenir au feu pour lequel avant que ne soient introduits briquets à amadou et autres allumettes, on utilisait soit le 'toull-tan', ou 'bouest-tan', réceptacle métallique garni de charbon de bois, enflammé au moyen du silex ('mintan'). Le vocabulaire porte là encore trace de ces instruments puisque à partir de 'dir' (acier) ; on trouve 'direnn', qui peut désigner des pièces métalliques aussi bien qu'un authentique briquet.
L'autre moyen d'obtenir du feu lors des moments de détente à côté de l'âtre, était de saisir a la main un tison, ou, pour les paumes délicates, d'utiliser un instrument spécifique, la 'pinsetez-tan" ou pincette à braises.C'est la guerre de 1914-1918 qui verra se généraliser, avant même les allumettes, le briquet à amadou. Pas pour des raisons de mode, mais pour des impératifs strictement militaires : en effet, en 14, l'usage des allumettes était prohibé au front car la flamme qui fusait dans la nuit créait une cible idéale pour le tireur de la tranchée d'en face, tandis qu'une mèche d'amadou rougeoyant faiblement était bien moins visible de loin.
Après cette longue mais nécessaire introduction, abordons le texte qui nous occupe et nous verrons que les précisions ci-dessus ont chacune leur importance. La composition du texte Il y a 28 couplets de quatre vers, de composition classique pour ce type de feuille volante, répartis en quatre feuillets numérotés de 2 à 4 (le premier feuillet, celui du titre, ne porte pas de numéro).
Le texte se divise exactement en deux parties de 14 couplets. La première, du couplet 1 (C-1) au C14, est faite du récit du narrateur, avec des remarques tantôt pratiques, laudatives, ironiques ou humoristiques. Le C-13 cite les responsabilités de la servante de maison : se fournir en allumettes et s'occuper du feu et de la lumière. Une remarque de type littéraire, 'evel eur Seren a gan' (elle chante comme une sirène), amène le début du C-14 qui l'introduit comme chanteuse. Il faut remarquer que le rôle de la 'plac'h tiegezh' dont il est question était important et sensible : elle avait à charge, outre les autres tâches qui lui étaient confiées, de veiller à l'entretien intérieur de la maison et en particulier, point important, de faire la cuisine pour toute la maisonnée, maîtres et valets confondus. De sorte que, levée la première pour la soupe matinale, elle devait être la première à la maison. midi et soir, pour la préparation du repas. Le C-15 l'indique nettement puisqu'il parle des soucis si la soupe n'est pas prête, et cela peut même aller, pour rester mesuré, jusqu'à l'énervement extrême ('mont da zod' = devenir fou 1). La servante narre ensuite les avantages et inconvénients respectifs des allumettes et de l'ancien briquet.
Au C-19 le narrateur reprend la parole et remercie : 'O pegen brao 'ma dames' (Sic !) he c'heus bet discleriet' (les apostrophes et la parenthèse sont des rajouts de l'auteur de l'article). Il y a là une nette intention ironique, confirmée dans la suite.
Au C-20 le narrateur invite les maîtres à leur tour, pariant littéralement qu'ils chanteront une autre chanson. En effet leur souci principal (C-21 à C-23) est de voir un incendie déclenché par un valet (qui couche au grenier) et qui aurait des allumettes sur lui. C'est pourquoi on le fouille nuit et jour (C-22) à la recherche de ces damées allumettes. L'auteur ne doit pas être très religieux pour employer de telles épithètes !
Le C-25 termine avec les maîtres et passe au valet, sans doute le 'grand valet' connu de P.-J. Hélias puisqu'il est appelé 'mestr mevoel' (C-26).Les thèmes et leur traitement (feu, allumettes, briquets, tabac)
Plusieurs façons d'allumer le feu sont mentionnées dans le texte de la feuille volante
- Le briquet ('dirennou') Pour "tirer" le feu (C-2).
- Utilisation (réputée ancienne) de 'treo da dennan', périphrase faisant allusion aux briquets, silex et autres 'bouestoù tan' (C-14). Le couplet suivant prend d'ailleurs prétexte de la fatigue physique qui en provient pour abandonner le briquet, ce qui peut sembler excessif, mais est utilisé comme antithèse pour la facilité d'usage des allumettes (C-16)
-Aller chercher le feu (C-1 4). Ici une remarque curieuse : 'da vont breman d'ann nod'. Je pense que ceci peut être expliqué d'une façon : à cause de l'industrie de la soude. Anatole le Braz en parle dans son roman 'Pâques d'Islande', et c'est une industrie ancienne. La combustion de goémon séché au moyen de feux entretenus plusieurs jours produisait des tourteaux bruts de soude traités ensuite en usine. Ceci remonte au moins au milieu du dix-huitième siècle. Rien de plus facile apparemment que d'aller 'à la grève' où on est sûr de trouver des feux entretenus nuit et jour.
- Le C-17 parle de l'inconvénient qu'il y aurait pour une jeune femme (la 'plac'h tiegezh' en question) d'aller demander du feu à un fumeur: risque de plaisanterie déplacée ? symbolique obscure du feu ? Un peu des deux sans doute...
- Faire des mèches avec de l'étoupe pour enflammer les tas de mauvaises herbes (C-5). Il est évident qu'à l'époque le papier n'était pas répandu dans les ménages comme il l'est de nos jours.
- L'auto-allumage des allumettes ou explosion spontanée (C-9). Ceci est un des indices qui permet de dater la chanson. Faute de savoir précisément (on ne connaît que les dates générales en France) quand les allumettes de sûreté ont été introduites en Bretagne, l'auto-inflammation ainsi que la toxicité (C-10) fait penser qu'il s'agit d'allumettes phosphoriques à friction. Inventées en 1832, on peut penser que leur usage a été répandu de 1835 jusqu'à 1890, époque à laquelle les allumettes de sûreté se répandent
.- Le C-18 précise l'endroit où se trouvent les allumettes ainsi que la facilité et la modicité de leur emploi. Il est dit : 'Voar ar forniel'. Ceci signifie sans doute à proximité du four, dans un endroit ou dans une boîte spécifique comme indiqué plus haut.
- - A la fin le C-28 précise bien par précaution d'utiliser les allumettes à l'extérieur seulement.
- - Le fait de fumer (C-3) est indiqué d'une manière humoristique curieuse : 'da beur rosta hon madou', soit littéralement : 'pour finir de rôtir notre bien'. Allusion directe aux problèmes de coût et donc au signe d'ascension sociale donné au fait de fumer. A signaler qu'ici pour fumer on ne se réfère qu'au tabac à pipe. Sur le plan vocabulaire, on dit : 'allumer une pipée' ce qui est correct ('tanan kornedad') et non 'allumer une pipe' comme en français.
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La langue employée particularités gallicismes, archaïsmesNe parlons pas de certaines obscurités ou variabilités d'orthographe, qui peuvent être aussi bien dues à l'auteur ou au transcripteur, qui maîtrise mal la langue écrite, qu'au compositeur d'imprimerie qui, lui, peut-être, ne comprend pas le breton et compose sans comprendre ; d'où des coquilles du genre 'chanchonq . au lieu de 'chanchomp'.
Je ne veux pas ici m'attirer les foudres ou les commentaires de spécialistes en disant simplement que le dialecte me semble trégorrois. D'abord l'adjectif 'pinvik' (C4), devient 'pinvidik' plus à l'ouest. Voir aussi aux C-4 et C-1 3 : 'treo', pluriel de 'tra', forme trégorroise, alors qu'ailleurs on trouve plutôt 'traou'. Au C-21, 'evellen' (= 'ainsi, de cette façon') est une forme parlée trégorroise très souvent usitée.
1)Gallicismes
S'il en est de communs et hélas habituels dans ce type de textes (me ho supli, réflexion, consolomp, conséquent ... ), il en est qui sont peut-être plus significatifs :
- A propos des allumettes, le nom en breton est simplement le deuxième terme de la locution. "allumettes chimiques', dans ce texte : 'chimiq ', qui est employé dans le titre et dans pas moins de sept couplets. Seul le C-18 emploie, dans la bouche de la servante, le mot 'allumettes', directement emprunté au français. Comme le narrateur (C-19) la salue (ironiquement sans doute) par "ma dame", comme ce type de chanson provient souvent d'expériences vécues, faut-il y voir une allusion au fait que la servante ne connaît pas très bien son breton ?- L'allumage du feu : on observe quatre fois 'allumi' (C-12, C-13 -2 fois-, et C-16) et deux fois 'cregui', ce qui est plus correct. 'Tanan' ('enflammer') s'emploie pour désigner l'allumage de la pipe
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2) Archaïsmes
Les archaïsmes notés ici sont uniquement des archaïsmes typographiques. Ceux-ci peuvent avoir leur utilité pour tenter de dater l'édition. On sait (Cf. Ollivier) que les archaïsmes notés ci-dessous sont en principe plus observés sur les éditions du dix-huitième siècle que sur celles du dix neuvième siècle. On note par exemple : vo pour w; q pour k; c ou ç pour s.
Imprimeurs et impression, origine du texte
Il est important de noter que la typographie est de type Bottin (donc milieu du dix-neuvième siècle).Le texte n'est pas daté et, l'auteur étant inconnu, il faut se reporter à la marque d'éditeur pour avoir des indications, ainsi qu'à l'indispensable catalogue de Joseph Ollivier. Cette feuille volante y est en effet répertoriée sous le numéro 440, qui se réfère lui-même au N° 566A.Au format in-12, 8 pages, cette feuille présente aux pages 1 à 4 un texte de notre 'chanson nevez... voar sujet ar chimiq ; voar don ar mecaniqo', avec, au bas de la page 4, l'inscription 'E ty ar Goffic, e Lannuon'. Les différentes imprimeries Le Goffic ont travaillé de 1848 à 1873. Le reste de cette feuille comporte 'Disput etre an dour hac an tan', de Yan ar Gwen, à qui il n'est pas question d'attribuer cette chanson, même de façon douteuse. Un air de référence est 'chanson voar sujet ar rnecanikou' (Ollivier 506, 290), au milieu d'un livret de 12 pages imprimé chez mme J. Haslé, 36, rue de Brest à Morlaix. Cet imprimeur fut en exercice de 1877 à 1884.
Il est difficile de comprendre comment, pour 'chanson ar chimik', il est cité, en air de référence, 'son ar mecanikou' une autre chanson qui lui est postérieure ! Etant donné qu'Ollivier ne donne pas d'autre version, de l'une comme de l'autre, il faut y voir la possibilité que 'son ar mecanikou' était connue par l'auteur et n'a été imprimée chez Mme J. Haslé que bien postérieurement à sa composition ; à moins qu'une version antérieure soit passée inaperçue chez Ollivier. Un seul indice pour cette hypothèse : la version citée chez Ollivier est écrite avec 'mecanikou', alors qu'on retrouve dans notre feuille volante la graphie 'mecaniqo' qui est une orthographe archaïque.
La chanson doit donc pouvoir être datée de 1850 à 1870 environ, même si l'orthographe est du siècle précédent.
Conclusion
L'intérêt de ce type de feuille volante est de montrer quelle était la façon de l'époque pour introduire (en employant un terme à la mode) une innovation technologique, par un procédé très actuel aussi : la publicité. comme on l'avait vu au siècle précédent avec Yan ar Guen pour les pommes de terre. On dit publicité ; on pourrait aussi bien dire propagande, car on s'appuie sur deux piliers solides : d'abord l'État, le fournisseur, et ses détaillants officiels ; ensuite l'Eglise, pour être sûr que cette technologie n'est pas considérée comme diabolique et a obtenu l'aval des autorités religieuses.Serge Nicolas
Bibliographie
Dastum : Fonds de feuilles volantes.
Joseph Ollivier : Cat. Bibliogr. de la chanson bretonne sur feuille volante. Quimper, Le Goaziou, 1942.
Dictionnaire encyclopédique de l'industrie et des arts industriels. Paris, E. 0. Lami, 1881.
Les merveilles de l'industrie, tomes 1 et 3. L. Figuier, s.d. (après 1875).
Jean Deunff. Pipes et tabacs en Bretagne autrefois. Bruxelles, Sodim, 1877.
Pleubian et Presqu7le Sauvage (à propos des goémons). Saint-Brieuc, 1991.
Atlas linguistique de la Basse Bretagne. Rennes, Le Roux, 1924. 9)
(Voar don ar Mecaniqo)
Me ho supli bretonet crober reflexion P'on dezo choant da danan brema cornedadou, Enn em gonsolomp eta brema butunerien, Na vefomp pelloc'h forcet da vont breman d'ann nod, Pa vo louzou da dein breman 'bars ar parcou N'on deus netra da zivoal nemet ar vugale, Ouspen da ze leverer a so choas da zivoal, Pa hing bet autodset gant ar gouarnamant Pe ve an den den dizoursi e mesq e nincellou, Pa efomp eta da gousquet tachomp da dol eves, Ne qet avoalc'h decria an hê nemet ar somm, A veleyen enn ilis wit allumi golou Petra eur plac'h tiegues pa heîo dar marc'hat, Chetu aman he chanson pa gommanç da ganan |
Goude scuizan ma divrac'h hac uzan ma diren, Breman gant patiantet a permettent ac'hanon Pa ve pep den d'he labour deus an ty partiet, Brema voar eur forniel n'in gav allumetes, 0 peguen brao ma dames he dheus bet discleriet, Leret ive d'ho mestron canan eur ganaouen Pa gomançont da ganan hi a lar evellen Fouillet a vo ar mevoel deus noz a deus veure N'ho deus pelloc'h a repos nac enn noz nac an de C'hui marteze a sonjo na vo doutanç ebet Neus na mad da quistion quent ewit finissan Primoc'h' wit eur luheden a lar eur mest mevel Ma mestr a ve o yedal breman bars er parco Superb, superb ma mignon ho c'heus bet cozeet |
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